Charles-Eric Charrier fait partie de ces musiciens, auteurs, dessinateurs, dont il est difficile de résumer le parcours en quelques lignes...
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Discography
Type: Album
Source: Bandcamp
Release date: February 25, 2022
all songs by Charles Eric Charrier
Dédié à tous les ENFANTS
PRESSE :
INDIEPOPROCK
par Yan Kouton
On a aussi écouté Vlady Miss – Vulnérable
Il y a deux mois, nous avions découvert deux titres de ce nouvel album de Vlady Miss, derrière lequel on retrouve Charles-Eric Charrier. Deux chansons qui annonçaient un « Vulnérable » (See more) saisissant et inclassable.
Le voici aujourd’hui entièrement dévoilé. Prolongeant l’impression que les premiers extraits avaient provoquée. En reliant la chanson française populaire à l’avant-gardisme rock et électro new-yorkais des années 70, Vlady Miss a cassé la cloison épaisse séparant deux mondes. Deux visions que l’on sait à présent beaucoup plus proches qu’on ne le pensait.
Au fil des chansons – où se mêlent paroles sombres, réalistes ou poétiques, et drone music, bandonéon, basse, synthés – se dresse un imaginaire sidérant. Un univers dans lequel le spoken word sonne comme le punk rock déglingué d’Alan Vega – impossible de ne pas le citer à nouveau -, la poésie si particulière de Vlady Miss comme l’échos d’un crossover magistral. Ce bruit urbain qui synthétise des influences modernes et une tradition antédiluvienne.
Ce faisant, l’artiste rapproche le monde de Fréhel – au plus près des émotions – d’une musique dépouillée, répétitive et industrielle. Il éclaire ainsi le lien invisible unissant des parcours de vie et artistiques réputés aux antipodes. C’est oublié que Fréhel a fini ses jours comme Amy Winehouse. Dans une chambre, ravagée par la drogue et l’alcool. Le passé n’est jamais vraiment mort. Et le punk est né bien avant sa date officielle.
« Vulnérable » est un disque incroyablement novateur, fracassant de sa musique en apparence agressive, rongée par un acide électro, les pudeurs de la chanson française contemporaine. La replongeant dans la source subversive qui fut la sienne.
Vlady Miss fait oeuvre à la fois temporelle – en reliant et analysant des époques différentes – et profondément actuelle. Sa compréhension et l’usage qu’il fait ici de la musique post-moderne explosent littéralement nos habitudes d’écoute. L’heure est bien au dépassement. Le crossover de Suicide, qui vit le blues percuter l’électro, le rockabilly secouer la musique minimaliste, poursuit sa course impossible à stopper. Une course qui ne cesse d’ouvrir des perspectives neuves.
Des perspectives permettant à des phrasés et champs lexicaux de se renouveler enfin, à la musique de se réinventer sous nos yeux. Vlady Miss vient de signer un sublime exemple de ce mouvement.
INACTUELLES MUSIQUES SINGULI7RES
Par Dyonis
Vlady Miss - Vulnérable
Publié le 25 Mars 2022
Vlady Miss - Vulnérable
Chansons explosées
Après ViE sorti en janvier 2021, Charles-Éric Charrier, alias Vlady Miss, revient avec Vulnérable, treize chansons très libres, tendres et sensibles, sur des musiques diversement embrasées, pop acide, accents folk ou industriels, voire minimalistes. Toutes ont un grain de folie, dérivent pour nous surprendre. Voix, chœurs, boîtes à rythmes, un peu d'électronique, et du bandonéon ! L'essentiel, ce sont les mots dits, à peine chantés, mots sans fard, avec des répétitions parfois, qui dessinent de titre en titre comme un examen de conscience au bord du mauvais goût, sauvé par une ingénuité nonchalante. C'est ce que j'aime chez Vlady Miss : l'absence de prétention, une manière d'être là, plein cadre, au ras de la peau, au ras de l'âme, pour dire les petits riens dont nous sommes la somme. Les yeux fermés, la barbe mal rasée, l'épaule un peu dénudée, c'est une voix intime au bord du murmure, qui déborde. L'album est dédié à tous les enfants.
Ce sont chansons d'amour, presque à la Léonard Cohen sur le premier titre "Fuck You Vlady Miss", voix grave qui en veut à Vlady Miss en même temps qu'elle l'aime, quel envoûtement au fond du souffle et des grondements de la musique déchaînée. Le tour de force du très bref second titre (une demi-minute), c'est de nous asséner un état des lieux réaliste et facétieux de notre monde pitoyable : «
Sur le quai
Industriel
Plus personne
Ne réagit
La fatigue
Est si réelle
Que même
Les rats
Sont étourdis
Dans mon nez
Mes doigts
Sentent
Le fer
Juste
L'odeur des globules rouges
Il n'y a rien à y faire...
Nous assène
La radio
Titanic
C'est pas trop tard
Titanic
Un paquet de miroirs
L'humanité parmi les hommes »
"Pétrolifère" est un titre plus industriel, bruitiste, sur l'absence de communication, avec peut-être une allusion au film Déjà mort : « Promène-toi donc
Dans mes entrailles
Ne vis aucune
Hésitation
La ballade se fait
Comme un charme
Armé de rien
À peine là, déjà mort. » (refrain)
Dans ce monde abruti, déjà mort, il ne reste que des signes infimes de notre survie, le goût des corps, la recherche de la volupté. "La ballade asiatique" à la musique affolée chante le galbe des seins, les baisers chauds. Suit l'étrange prière litanique sur une musique aux accents rock, syncopée, détruite, "Mon Dieu", dans laquelle le "je" se cesse de se déprécier aux yeux de Dieu : chanson si touchante, et si belle ! La laideur revient dans "Mine de rien", très rock. Cette fois, c'est le "tu" qui se trouve « moche » : « Tu m'as dis
Ce matin
Comme tu te trouvais
Moche
Et tes larmes
Coulaient
Sur ta joue
Mine de rien !
Une fois vu
C'est un bon début.
Mine de rien !
Et une fois vu
C'est un bon début.
Moi qui croyais
Mon cœur déjà
Tronçonné
Là, il est tombé
À terre
Et à sa place
Un trou béant de larmes
De bras qui tombent »
Des paroles au couteau, l'humour d'un désespoir absolu ? Le tremblement de "Si tu crois" refuse de s'en tenir au seul amour comme sortie, car il y a le « soleil débroussaillé » à regarder, ce soleil qui fait déraper la chanson dans une autre dimension, surréelle. Puis quelques mots dépouillés pour chanter le départ « d'un p'tit gars », quelques mots encore pour évoquer une décision amoureuse dans "1.1" au bandonéon fou, avec toujours cet art de finir chaque chanson par un décrochage en principe étranger au genre de la chanson, et c'est tant mieux.
J'aime beaucoup la profession de foi (libertaire) de "Chef Chef" (titre10), que Vlady Miss met en pratique dans ses chansons non conformes, ici avec le mur électronique de la seconde partie et les voix rieuses des enfants : « Vis ta vie
Sans l'avis
Du chef chef
Sans la voir
L’amour … Tu
L'avoir tu
Sans la voir
Clairement....
Et c'est pas grave
Si avec les boyaux
De ta tête
Tu n'entraves plus
Que dalle »
Pas question d'être triste, même si le lance-pierre (titre 11 "Un petit lance-pierre") « pour tirer / dans la tronche des gars » n'a guère comme cible... que lui-même, ô dérision.
J'en arrive au bouquet final. Le très beau "Chef Chef Chef", variation sombre sur le titre 10, aux accents sourds de révolte avec une musique répétitive somptueusement hallucinée : « L'argot du Cœur
Dans la pénombre
Du temps des cerises
N'a plus le "temps"
De tergiverser
Il ajuste ces lunettes
Infra rouge
Et commence son voyage....
Infra rouge dans les replis
De la peau jusqu’ aux nerfs
Au karcher l'eau
Au karcher l'eau de mon corps
Jusqu'à tout débusquer »
Et puis le bouleversant "Danse" autour de l'hypothèse d'une rencontre, c'est pour cela qu'il « a mis sa plus belle / chemise / pour aller danser » : dans la boucle des « peut-être », la danse hypnotique de la vie...
Un album comme une rencontre avec l'essentiel, une descente dans les replis / de la peau jusqu'aux nerfs.
Paru en février 2022 / autoproduit / 13 plages / 35 minutes environ
Pour aller plus loin :
- album en écoute et en vente sur bandcamp (avec toutes les paroles)
Sun Burns Out
par Benjamin Berton
https://www.sunburnsout.com/vlady-miss-vulnerable-autoproduit/
Dédié à tous les ENFANTS
PRESSE :
INDIEPOPROCK
par Yan Kouton
On a aussi écouté Vlady Miss – Vulnérable
Il y a deux mois, nous avions découvert deux titres de ce nouvel album de Vlady Miss, derrière lequel on retrouve Charles-Eric Charrier. Deux chansons qui annonçaient un « Vulnérable » (See more) saisissant et inclassable.
Le voici aujourd’hui entièrement dévoilé. Prolongeant l’impression que les premiers extraits avaient provoquée. En reliant la chanson française populaire à l’avant-gardisme rock et électro new-yorkais des années 70, Vlady Miss a cassé la cloison épaisse séparant deux mondes. Deux visions que l’on sait à présent beaucoup plus proches qu’on ne le pensait.
Au fil des chansons – où se mêlent paroles sombres, réalistes ou poétiques, et drone music, bandonéon, basse, synthés – se dresse un imaginaire sidérant. Un univers dans lequel le spoken word sonne comme le punk rock déglingué d’Alan Vega – impossible de ne pas le citer à nouveau -, la poésie si particulière de Vlady Miss comme l’échos d’un crossover magistral. Ce bruit urbain qui synthétise des influences modernes et une tradition antédiluvienne.
Ce faisant, l’artiste rapproche le monde de Fréhel – au plus près des émotions – d’une musique dépouillée, répétitive et industrielle. Il éclaire ainsi le lien invisible unissant des parcours de vie et artistiques réputés aux antipodes. C’est oublié que Fréhel a fini ses jours comme Amy Winehouse. Dans une chambre, ravagée par la drogue et l’alcool. Le passé n’est jamais vraiment mort. Et le punk est né bien avant sa date officielle.
« Vulnérable » est un disque incroyablement novateur, fracassant de sa musique en apparence agressive, rongée par un acide électro, les pudeurs de la chanson française contemporaine. La replongeant dans la source subversive qui fut la sienne.
Vlady Miss fait oeuvre à la fois temporelle – en reliant et analysant des époques différentes – et profondément actuelle. Sa compréhension et l’usage qu’il fait ici de la musique post-moderne explosent littéralement nos habitudes d’écoute. L’heure est bien au dépassement. Le crossover de Suicide, qui vit le blues percuter l’électro, le rockabilly secouer la musique minimaliste, poursuit sa course impossible à stopper. Une course qui ne cesse d’ouvrir des perspectives neuves.
Des perspectives permettant à des phrasés et champs lexicaux de se renouveler enfin, à la musique de se réinventer sous nos yeux. Vlady Miss vient de signer un sublime exemple de ce mouvement.
INACTUELLES MUSIQUES SINGULI7RES
Par Dyonis
Vlady Miss - Vulnérable
Publié le 25 Mars 2022
Vlady Miss - Vulnérable
Chansons explosées
Après ViE sorti en janvier 2021, Charles-Éric Charrier, alias Vlady Miss, revient avec Vulnérable, treize chansons très libres, tendres et sensibles, sur des musiques diversement embrasées, pop acide, accents folk ou industriels, voire minimalistes. Toutes ont un grain de folie, dérivent pour nous surprendre. Voix, chœurs, boîtes à rythmes, un peu d'électronique, et du bandonéon ! L'essentiel, ce sont les mots dits, à peine chantés, mots sans fard, avec des répétitions parfois, qui dessinent de titre en titre comme un examen de conscience au bord du mauvais goût, sauvé par une ingénuité nonchalante. C'est ce que j'aime chez Vlady Miss : l'absence de prétention, une manière d'être là, plein cadre, au ras de la peau, au ras de l'âme, pour dire les petits riens dont nous sommes la somme. Les yeux fermés, la barbe mal rasée, l'épaule un peu dénudée, c'est une voix intime au bord du murmure, qui déborde. L'album est dédié à tous les enfants.
Ce sont chansons d'amour, presque à la Léonard Cohen sur le premier titre "Fuck You Vlady Miss", voix grave qui en veut à Vlady Miss en même temps qu'elle l'aime, quel envoûtement au fond du souffle et des grondements de la musique déchaînée. Le tour de force du très bref second titre (une demi-minute), c'est de nous asséner un état des lieux réaliste et facétieux de notre monde pitoyable : «
Sur le quai
Industriel
Plus personne
Ne réagit
La fatigue
Est si réelle
Que même
Les rats
Sont étourdis
Dans mon nez
Mes doigts
Sentent
Le fer
Juste
L'odeur des globules rouges
Il n'y a rien à y faire...
Nous assène
La radio
Titanic
C'est pas trop tard
Titanic
Un paquet de miroirs
L'humanité parmi les hommes »
"Pétrolifère" est un titre plus industriel, bruitiste, sur l'absence de communication, avec peut-être une allusion au film Déjà mort : « Promène-toi donc
Dans mes entrailles
Ne vis aucune
Hésitation
La ballade se fait
Comme un charme
Armé de rien
À peine là, déjà mort. » (refrain)
Dans ce monde abruti, déjà mort, il ne reste que des signes infimes de notre survie, le goût des corps, la recherche de la volupté. "La ballade asiatique" à la musique affolée chante le galbe des seins, les baisers chauds. Suit l'étrange prière litanique sur une musique aux accents rock, syncopée, détruite, "Mon Dieu", dans laquelle le "je" se cesse de se déprécier aux yeux de Dieu : chanson si touchante, et si belle ! La laideur revient dans "Mine de rien", très rock. Cette fois, c'est le "tu" qui se trouve « moche » : « Tu m'as dis
Ce matin
Comme tu te trouvais
Moche
Et tes larmes
Coulaient
Sur ta joue
Mine de rien !
Une fois vu
C'est un bon début.
Mine de rien !
Et une fois vu
C'est un bon début.
Moi qui croyais
Mon cœur déjà
Tronçonné
Là, il est tombé
À terre
Et à sa place
Un trou béant de larmes
De bras qui tombent »
Des paroles au couteau, l'humour d'un désespoir absolu ? Le tremblement de "Si tu crois" refuse de s'en tenir au seul amour comme sortie, car il y a le « soleil débroussaillé » à regarder, ce soleil qui fait déraper la chanson dans une autre dimension, surréelle. Puis quelques mots dépouillés pour chanter le départ « d'un p'tit gars », quelques mots encore pour évoquer une décision amoureuse dans "1.1" au bandonéon fou, avec toujours cet art de finir chaque chanson par un décrochage en principe étranger au genre de la chanson, et c'est tant mieux.
J'aime beaucoup la profession de foi (libertaire) de "Chef Chef" (titre10), que Vlady Miss met en pratique dans ses chansons non conformes, ici avec le mur électronique de la seconde partie et les voix rieuses des enfants : « Vis ta vie
Sans l'avis
Du chef chef
Sans la voir
L’amour … Tu
L'avoir tu
Sans la voir
Clairement....
Et c'est pas grave
Si avec les boyaux
De ta tête
Tu n'entraves plus
Que dalle »
Pas question d'être triste, même si le lance-pierre (titre 11 "Un petit lance-pierre") « pour tirer / dans la tronche des gars » n'a guère comme cible... que lui-même, ô dérision.
J'en arrive au bouquet final. Le très beau "Chef Chef Chef", variation sombre sur le titre 10, aux accents sourds de révolte avec une musique répétitive somptueusement hallucinée : « L'argot du Cœur
Dans la pénombre
Du temps des cerises
N'a plus le "temps"
De tergiverser
Il ajuste ces lunettes
Infra rouge
Et commence son voyage....
Infra rouge dans les replis
De la peau jusqu’ aux nerfs
Au karcher l'eau
Au karcher l'eau de mon corps
Jusqu'à tout débusquer »
Et puis le bouleversant "Danse" autour de l'hypothèse d'une rencontre, c'est pour cela qu'il « a mis sa plus belle / chemise / pour aller danser » : dans la boucle des « peut-être », la danse hypnotique de la vie...
Un album comme une rencontre avec l'essentiel, une descente dans les replis / de la peau jusqu'aux nerfs.
Paru en février 2022 / autoproduit / 13 plages / 35 minutes environ
Pour aller plus loin :
- album en écoute et en vente sur bandcamp (avec toutes les paroles)
Sun Burns Out
par Benjamin Berton
https://www.sunburnsout.com/vlady-miss-vulnerable-autoproduit/
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Type: Album
Source: Bandcamp
Release date: January 20, 2021
Pour voir la version filmée :
https://www.youtube.com/playlist?list=PLnXflLy6mA6khnQu04bHU3Qe9AmAqPHAP
A PROPOS :
- SOLENOÎDE - Grande Boucle 39
Nouveau panorama sonore de la création hexagonale
Traversez en diagonale le panorama musical hexagonal !
De Nantes à Strasbourg, en passant par Lyon, Douai, Bayonne, Paris et Vannes, c'est une pléiade d'artistes français qui (See more) animera notre playliste, une sélection d'aventuriers du son aptes à titiller les oreilles de tout amateur de voyages musicaux.
https://www.mixcloud.com/solenopole/solénoïde-grande-boucle-39-vlady-miss-microrama-mecanique-des-sons-hélène-vogelsinger/
- Sun BURNS OUT
Vlady Miss et les musiques qui sauvent la ViE
par Benjamin Berton
Sorti en tout début d’année, le premier album de Vlady Miss, ViE, après un premier EP l’an dernier, est l’une des bonnes surprises de ce premier trimestre. Vlady Miss, c’est le nouveau groupe écran du compositeur chanteur Charles-Eric Charrier, que d’aucuns connaîtront peut-être via son activité au sein du groupe MAN, duo qu’il composait Rasim Biyikli et qui laisse derrière lui, au moins trois albums et d’innombrables travaux parallèles. Très actif en solo, Charrier revient ici avec un album de 7 titres dont il signe les textes et compose les musiques en compagnie de Laurent Komlanvi Bel. Le disque bénéficie d’une production assez riche et d’une chaleur électro-folk qui lui confère une texture boisée et magique envoûtante. On pense aux poètes chanteurs de Hood et à toute cette galaxie new folk sur le sublime Cingle à l’électro grésillante et généreuse comme un feu de cheminée. The Komlanvi’s Song est délicatement pastorale et belle comme du John Martyn. ViE fait partie des disques qui s’écoutent plus qu’ils ne se commentent.
C’est un projet original, expérimental et qui défie quelque peu la classification en genres. Into The Wind a des accents world tandis qu’Un& Zéro repose sur un spoken word aussi classique qu’hermétique. La signature poétique de Vlady Miss laisse là où l’herbe repousse une empreinte élégante et à peine perceptible comme si la finalité était de se rendre invisible et simplement de se mettre au service des vies et des oreilles qu’on accompagne. C’est le message discret que l’on retient du dernier morceau, Affleure : cette idée que cette musique là ne vaut pas plus (ni moins) que le souffle ou le vent sur nos peaux.
- Par Dionys Della Luce pour INACTUELLES MUSIQUES
SINGULIÈRES
Affleurements poétiques
Voilà une couverture peu ordinaire pour un disque qui détonne. Des mots bien dits, des mots qui sonnent, des mots qui se taisent pour qu'on entende mieux encore la guitare et la batterie, les claviers et d'autres instruments encore, enregistrés de très près, en gros plan, comme sur la photographie. C'est ViE, le nouvel album de Vlady Miss, pseudonyme de Charles-Éric Charrier, ex-moitié du duo MAN, auteur-compositeur assez prolifique depuis plus de dix ans. Un album à hauteur d'homme. Une guitare frissonnante, basse profonde, l'éloge de l'autre à travers des petites notations sur le temps qu'il fait, le vent, la neige, l'homme qui parle « balayé comme un fétu de rien », et soudain une expression inattendue, « place à la joie / nucléaire », qu'on se demande comment prendre. Allusion distanciée, ironique, à la nucléarisation de la France, ou simplement utilisation du sens premier de l'adjectif, « relatif au noyau de la cellule », je penche pour la seconde, une joie élémentaire, à la source, le titre n'est-il pas "La source" ? Sur l'écran de la vidéo, une cellule au noyau blanc avec un halo bleu palpite avant de se fondre en une nébuleuse mouvante après une mini explosion tandis que la guitare, la basse et de légères percussions dérivent en un ad libitum intense et feutré. Introduction méditative aux cymbales, batterie et électronique pour "Cingle", dont le titre provient de la question initiale : « La vérité ? Cinglante comme une caresse. ». Le morceau continue, instrumental dépouillé, illuminé par un métallophone doublé de draperies de claviers. Douceur extatique, soleil aveuglant sur l'écran, rien d'autre, décharges déchirées sur la fin de l'errance. Il y a dans cette musique une austérité bienfaisante, si éloignée des déluges sonores que se croient obligés de nous assener bien des compositeurs pour nous prouver leur maîtrise, leur modernité. Elle accompagne les mouvements de l'âme, n'a pas honte d'être intime, éblouie de l'intérieur.
Un homme de profil, cadré à hauteur d'oreille et de nez, cligne des yeux sous le regard d'une femme de face, dont on voit la bouche. Que fait-il ? Il écoute peut-être, se tourne vers elle, elle sourit, on est sous le charme de son sourire, sous le charme des accords tranquilles de la guitare. Ils se parlent, elle se tourne vers la gauche, ils sont aux deux extrémités de l'écran, on ne voit plus qu'un œil de chacun. C'est "the Komlanvi's song", hommage à Laurent Komlanvi Bel, à la guitare ici et à l'électronique et aux percussions sur d'autres titres de l'album. Komlanvi Bel : comme l'envie belle entre l'homme et la femme ? J'en aime assez l'idée, la chanson simple n'est-elle pas une sérénade à sa manière ? Avec "Into the wind", c'est un dialogue entre percussion sèche et basse grondante, un blues décanté sur lequel vient se poser la voix, « tout est un / tout est... tout est rien », la voix de Béatrice Temple se glisse dans ce rythme minimal, ondule doucement sur des percussions diverses, discrètes, la guitare complète le tableau sonore d'une incantation ancestrale, « pendant que le vent souffle...». Lorsque la voix disparaît, persiste une rumeur percussive, des clochettes peut-être, un moment d'extase à contempler les nuages glisser dans le ciel bleu.
"Un & Zéro" ? L'un des sommets de cet album, une dérive poétique. Boucles de guitare et d'électronique, basse obstinée, voix chuchotante, « Le feu danse avec qui il veut », le bonheur d'entendre notre langue si souvent abandonnée par de misérables artistes ayant vendu leur âme au marketinge. C'est la beauté fragile qui avance, corde tendue sur le vide. Aussi "Libre de moi" s'entend-il comme un autre art poétique se laissant aller à la joie des mots, des rimes hasardées, et « si le ciel s'en fout c'est qu'il ne manque pas d'air », les paroles soutenues par un coussin rythmique allègre ponctué de petites lumières, puis c'est une envolée, une en allée chantante menée par la guitare débridée. Que reste-t-il alors ? Ce qui "Affleure", magnifique dernier titre, entre post-rock et ambiante, indirect hommage à Jack Kerouac... Charles Éric Charrier en clochard céleste sur la route de la ViE.
Des hymnes sans prétention, l'émotion musicale, et des vidéos qui n'en font pas trop, avares d'images, saisissent la vie au fil du temps : nuages qui passent, escargot en train de savourer une feuille, une fleur vibrant au vent, le vol d'un héron, un chat intrigué par des lamelles de tissu agitées par un courant d'air, des gouttelettes sur des roses un peu fanées, des couleurs pures, et puis rien parfois, l'équivalent visuel du silence, de l'introspection.
- Par Sylvain Fesson
Vous connaissez Charles-Eric Charrier ?
Vous ne connaissez pas ?
C'est un auteur-compositeur-interprète que j'ai rencontré à Nantes
Du temps où j'y ai vécu 5 mois, entre fin 2013 et début 2014
Auteur-compositeur-interprète un peu poète comme moi
Mais plus compositeur
Vraiment instrumentiste lui
Musicien
Cela fait d'ailleurs un moment qu'il joue et enregistre
Il a un vrai parcours discographique
Entre chanson, post-rock et musique du monde
Tribale, planante, filandreuse, pulsatile
Du monde au sens de la terre et du ciel
Elémentaire
Minérale
"Je suis sensible au réellement parlé sur la musique" dit-il
"Notre langue parlée sur de la musique c'est un vrai truc comme dirait l'autre"
Nimbés de climats envoûtants ses morceaux n'ont rien à envier
A ceux d'un certain Rodolphe Burger
Franchement
Moins caractéristiques d'un blues qui se voudrait lettré
A tel point qu'il en devient parfois caricatural
S'empêtrant dans le maniérisme stérile, gâteux
De la langue de charme
Osant le silence
Quant à eux
Ils sont mêmes souvent plus beaux
Insaisissables
Ces morceaux solubles
Dans l’écoute des rêves éveillés
Ces morceaux qu’il tourne
Dans son alambic
Avec son acolyte
Laurent Komlanvi Bel
A la réal et musique
Vous en doutez ?
Ecoutez...
- Indiepoprock par Yan Kouton
Vlady Miss – derrière lequel on retrouve Charles-Eric Charrier – présente avec « VIE » un album habité par une musique aussi belle qu’inclassable. Une musique depuis longtemps libérée de toutes contraintes et pesanteurs.
Les mots se lient aux instruments, pour flotter littéralement dans un espace-temps fascinant, où l’on ne reconnaît plus ni jazz, ni pop, ni électro, ni blues. Ce que l’on écoute relève d’autre chose. D’une musique « aux origines », dans ce qu’elle a de plus essentielle, de plus viscérale aussi sans doute.
« VIE », en majuscule, ne peut pas mieux exprimer ce qui s’anime dans le disque ; autant de vibrations, de résonances, de notes en apesanteur, de courtes phrases dont la grâce stupéfiante ne cesse d’interpeller. Cette combinaison de sons et de silences dans laquelle on plonge, cet ensemble de rythmes et de hauteurs, de nuances et le timbre de la voix constituent bien une authentique poésie. Une poésie totale, sonore et écrite, à la fois sensuelle et spirituelle, profonde et charnelle.
« VIE » est le – très grand – disque d’un musicien dans toute la plénitude de son art, dans toute la puissance apaisée de son regard aussi. A noter que le disque se décline dans une magnifique extension visuelle. Une série de vidéos qui renforce l’attraction de cette « VIE », essentielle.
- RADIO
"ViE" sur radio campus Grenoble
2. VLADY MISS « VIE » (Autoproduit)
Du spoken word ciselé sur des instrus ambient-folk, ce EP est bien beau, et il est de Charles-Eric Charrier.
Titre sélectionné : https://charlesericcharrier.bandcamp.com/track/un-z-ro
https://www.youtube.com/playlist?list=PLnXflLy6mA6khnQu04bHU3Qe9AmAqPHAP
A PROPOS :
- SOLENOÎDE - Grande Boucle 39
Nouveau panorama sonore de la création hexagonale
Traversez en diagonale le panorama musical hexagonal !
De Nantes à Strasbourg, en passant par Lyon, Douai, Bayonne, Paris et Vannes, c'est une pléiade d'artistes français qui (See more) animera notre playliste, une sélection d'aventuriers du son aptes à titiller les oreilles de tout amateur de voyages musicaux.
https://www.mixcloud.com/solenopole/solénoïde-grande-boucle-39-vlady-miss-microrama-mecanique-des-sons-hélène-vogelsinger/
- Sun BURNS OUT
Vlady Miss et les musiques qui sauvent la ViE
par Benjamin Berton
Sorti en tout début d’année, le premier album de Vlady Miss, ViE, après un premier EP l’an dernier, est l’une des bonnes surprises de ce premier trimestre. Vlady Miss, c’est le nouveau groupe écran du compositeur chanteur Charles-Eric Charrier, que d’aucuns connaîtront peut-être via son activité au sein du groupe MAN, duo qu’il composait Rasim Biyikli et qui laisse derrière lui, au moins trois albums et d’innombrables travaux parallèles. Très actif en solo, Charrier revient ici avec un album de 7 titres dont il signe les textes et compose les musiques en compagnie de Laurent Komlanvi Bel. Le disque bénéficie d’une production assez riche et d’une chaleur électro-folk qui lui confère une texture boisée et magique envoûtante. On pense aux poètes chanteurs de Hood et à toute cette galaxie new folk sur le sublime Cingle à l’électro grésillante et généreuse comme un feu de cheminée. The Komlanvi’s Song est délicatement pastorale et belle comme du John Martyn. ViE fait partie des disques qui s’écoutent plus qu’ils ne se commentent.
C’est un projet original, expérimental et qui défie quelque peu la classification en genres. Into The Wind a des accents world tandis qu’Un& Zéro repose sur un spoken word aussi classique qu’hermétique. La signature poétique de Vlady Miss laisse là où l’herbe repousse une empreinte élégante et à peine perceptible comme si la finalité était de se rendre invisible et simplement de se mettre au service des vies et des oreilles qu’on accompagne. C’est le message discret que l’on retient du dernier morceau, Affleure : cette idée que cette musique là ne vaut pas plus (ni moins) que le souffle ou le vent sur nos peaux.
- Par Dionys Della Luce pour INACTUELLES MUSIQUES
SINGULIÈRES
Affleurements poétiques
Voilà une couverture peu ordinaire pour un disque qui détonne. Des mots bien dits, des mots qui sonnent, des mots qui se taisent pour qu'on entende mieux encore la guitare et la batterie, les claviers et d'autres instruments encore, enregistrés de très près, en gros plan, comme sur la photographie. C'est ViE, le nouvel album de Vlady Miss, pseudonyme de Charles-Éric Charrier, ex-moitié du duo MAN, auteur-compositeur assez prolifique depuis plus de dix ans. Un album à hauteur d'homme. Une guitare frissonnante, basse profonde, l'éloge de l'autre à travers des petites notations sur le temps qu'il fait, le vent, la neige, l'homme qui parle « balayé comme un fétu de rien », et soudain une expression inattendue, « place à la joie / nucléaire », qu'on se demande comment prendre. Allusion distanciée, ironique, à la nucléarisation de la France, ou simplement utilisation du sens premier de l'adjectif, « relatif au noyau de la cellule », je penche pour la seconde, une joie élémentaire, à la source, le titre n'est-il pas "La source" ? Sur l'écran de la vidéo, une cellule au noyau blanc avec un halo bleu palpite avant de se fondre en une nébuleuse mouvante après une mini explosion tandis que la guitare, la basse et de légères percussions dérivent en un ad libitum intense et feutré. Introduction méditative aux cymbales, batterie et électronique pour "Cingle", dont le titre provient de la question initiale : « La vérité ? Cinglante comme une caresse. ». Le morceau continue, instrumental dépouillé, illuminé par un métallophone doublé de draperies de claviers. Douceur extatique, soleil aveuglant sur l'écran, rien d'autre, décharges déchirées sur la fin de l'errance. Il y a dans cette musique une austérité bienfaisante, si éloignée des déluges sonores que se croient obligés de nous assener bien des compositeurs pour nous prouver leur maîtrise, leur modernité. Elle accompagne les mouvements de l'âme, n'a pas honte d'être intime, éblouie de l'intérieur.
Un homme de profil, cadré à hauteur d'oreille et de nez, cligne des yeux sous le regard d'une femme de face, dont on voit la bouche. Que fait-il ? Il écoute peut-être, se tourne vers elle, elle sourit, on est sous le charme de son sourire, sous le charme des accords tranquilles de la guitare. Ils se parlent, elle se tourne vers la gauche, ils sont aux deux extrémités de l'écran, on ne voit plus qu'un œil de chacun. C'est "the Komlanvi's song", hommage à Laurent Komlanvi Bel, à la guitare ici et à l'électronique et aux percussions sur d'autres titres de l'album. Komlanvi Bel : comme l'envie belle entre l'homme et la femme ? J'en aime assez l'idée, la chanson simple n'est-elle pas une sérénade à sa manière ? Avec "Into the wind", c'est un dialogue entre percussion sèche et basse grondante, un blues décanté sur lequel vient se poser la voix, « tout est un / tout est... tout est rien », la voix de Béatrice Temple se glisse dans ce rythme minimal, ondule doucement sur des percussions diverses, discrètes, la guitare complète le tableau sonore d'une incantation ancestrale, « pendant que le vent souffle...». Lorsque la voix disparaît, persiste une rumeur percussive, des clochettes peut-être, un moment d'extase à contempler les nuages glisser dans le ciel bleu.
"Un & Zéro" ? L'un des sommets de cet album, une dérive poétique. Boucles de guitare et d'électronique, basse obstinée, voix chuchotante, « Le feu danse avec qui il veut », le bonheur d'entendre notre langue si souvent abandonnée par de misérables artistes ayant vendu leur âme au marketinge. C'est la beauté fragile qui avance, corde tendue sur le vide. Aussi "Libre de moi" s'entend-il comme un autre art poétique se laissant aller à la joie des mots, des rimes hasardées, et « si le ciel s'en fout c'est qu'il ne manque pas d'air », les paroles soutenues par un coussin rythmique allègre ponctué de petites lumières, puis c'est une envolée, une en allée chantante menée par la guitare débridée. Que reste-t-il alors ? Ce qui "Affleure", magnifique dernier titre, entre post-rock et ambiante, indirect hommage à Jack Kerouac... Charles Éric Charrier en clochard céleste sur la route de la ViE.
Des hymnes sans prétention, l'émotion musicale, et des vidéos qui n'en font pas trop, avares d'images, saisissent la vie au fil du temps : nuages qui passent, escargot en train de savourer une feuille, une fleur vibrant au vent, le vol d'un héron, un chat intrigué par des lamelles de tissu agitées par un courant d'air, des gouttelettes sur des roses un peu fanées, des couleurs pures, et puis rien parfois, l'équivalent visuel du silence, de l'introspection.
- Par Sylvain Fesson
Vous connaissez Charles-Eric Charrier ?
Vous ne connaissez pas ?
C'est un auteur-compositeur-interprète que j'ai rencontré à Nantes
Du temps où j'y ai vécu 5 mois, entre fin 2013 et début 2014
Auteur-compositeur-interprète un peu poète comme moi
Mais plus compositeur
Vraiment instrumentiste lui
Musicien
Cela fait d'ailleurs un moment qu'il joue et enregistre
Il a un vrai parcours discographique
Entre chanson, post-rock et musique du monde
Tribale, planante, filandreuse, pulsatile
Du monde au sens de la terre et du ciel
Elémentaire
Minérale
"Je suis sensible au réellement parlé sur la musique" dit-il
"Notre langue parlée sur de la musique c'est un vrai truc comme dirait l'autre"
Nimbés de climats envoûtants ses morceaux n'ont rien à envier
A ceux d'un certain Rodolphe Burger
Franchement
Moins caractéristiques d'un blues qui se voudrait lettré
A tel point qu'il en devient parfois caricatural
S'empêtrant dans le maniérisme stérile, gâteux
De la langue de charme
Osant le silence
Quant à eux
Ils sont mêmes souvent plus beaux
Insaisissables
Ces morceaux solubles
Dans l’écoute des rêves éveillés
Ces morceaux qu’il tourne
Dans son alambic
Avec son acolyte
Laurent Komlanvi Bel
A la réal et musique
Vous en doutez ?
Ecoutez...
- Indiepoprock par Yan Kouton
Vlady Miss – derrière lequel on retrouve Charles-Eric Charrier – présente avec « VIE » un album habité par une musique aussi belle qu’inclassable. Une musique depuis longtemps libérée de toutes contraintes et pesanteurs.
Les mots se lient aux instruments, pour flotter littéralement dans un espace-temps fascinant, où l’on ne reconnaît plus ni jazz, ni pop, ni électro, ni blues. Ce que l’on écoute relève d’autre chose. D’une musique « aux origines », dans ce qu’elle a de plus essentielle, de plus viscérale aussi sans doute.
« VIE », en majuscule, ne peut pas mieux exprimer ce qui s’anime dans le disque ; autant de vibrations, de résonances, de notes en apesanteur, de courtes phrases dont la grâce stupéfiante ne cesse d’interpeller. Cette combinaison de sons et de silences dans laquelle on plonge, cet ensemble de rythmes et de hauteurs, de nuances et le timbre de la voix constituent bien une authentique poésie. Une poésie totale, sonore et écrite, à la fois sensuelle et spirituelle, profonde et charnelle.
« VIE » est le – très grand – disque d’un musicien dans toute la plénitude de son art, dans toute la puissance apaisée de son regard aussi. A noter que le disque se décline dans une magnifique extension visuelle. Une série de vidéos qui renforce l’attraction de cette « VIE », essentielle.
- RADIO
"ViE" sur radio campus Grenoble
2. VLADY MISS « VIE » (Autoproduit)
Du spoken word ciselé sur des instrus ambient-folk, ce EP est bien beau, et il est de Charles-Eric Charrier.
Titre sélectionné : https://charlesericcharrier.bandcamp.com/track/un-z-ro
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Type: Album
Source: Bandcamp
Release date: April 7, 2020
INDIEROCKMAG
ViE - Muter/Mute EP (7/04/2020 - autoproduction)
Rabbit : Coréalisé par Laurent Komlanvi Bel avec lequel Charles-Eric Charrier avait sorti l’album Rising fin 2018, Muter/Mute fait la part belle à la guitare acoustique, et même aux duos de guitare, sans pour autant stagner dans la joliesse, loin s’en faut ! Ainsi, (See more) le romantisme folk immaculé et non moins organique du morceau-titre laisse place sur fond de distorsions à la prose sensuelle de Charrier avant de se muer (muter ?) en une transe percussive saturée, tandis que les rêveries d’Assembler, enluminées de nappes ambient, gagnent peu en peu intensité au gré des frappes déstructurées et autres effets hypnotiques, évoquant le Labradford des débuts ou encore The For Carnation. Quant aux méditations scintillantes du sommet Raccompagner Léger, leurs accents de blues africain se font eux-mêmes de plus en plus dronesques, chamaniques et rugueux sous l’impulsion des toms et des renflements électriques, révélant quelques accointances avec l’excellent William Ryan Fritch/Vieo Abiungo, pour le plus grand plaisir des aficionados que nous sommes. Un EP aussi court que vibrant.
POSSIBLEMUSICS
Charles-Eric Charrier aka ViE – Muter / Mute
15 avril 2020 ~ Benoit Richard
Le musicien Charles-Eric Charrier est de retour sous le pseudo ViE avec un EP 3 titres de folk lent et contemplatif, à écouter la tête tournée vers les étoiles.
Depuis la fin de Man (projet fondé avec Rasim Biyikli), Charles-Eric Charrier n’a cessé de multiplier les projets collectifs, poursuivant également une aventure musicale en solo avec à la clé quelques albums très beaux comme Oldman en 2011 encore Petite sœur paru en 2014 chez Gizeh Records.
En 2018, c’est la collection Signature Radio France qui lui ouvrait ses portes avec un album de commande, Rising, composé avec son ami Laurent Komlanvi Bel.
Cette fois, il revient avec un 3 titres dans un registre folk, expérimental et contemporain, entre guitare, bass et percussions, avec des bribes de voix – la sienne – et quelques sonorités électroniques éparses.
Un Ep à la fois doux, chaleureux, boisé, épuré, mystérieux, parfois râpeux ou grinçant, rempli de silences… Trois morceaux bien à l’image de ce que l’on peut retrouver dans la discographie du Nantais… qu’il faut redécouvrir sans tarder.
INDIEPOPROCK
Avec « Muter/Mute », ViE, projet solo de Charles-Eric Charrier poursuit un chemin toujours plus singulier. Impossible de classifier une musique rebelle à tout enfermement. Le dialogue instauré entre le musicien et le co-réalisateur artistique du disque, Laurent Komlanvi Bel, dépasse, et de loin, l’exercice attendu d’une collaboration. Il est davantage question de communion. De connexion spirituelle.
D’une simplicité apparente, ce nouvel EP semble capturer l’essence même de la musique, oscillant entre expérimentation, jazz hors-norme et blues muté. Mais cela ne dit rien réellement du mystère porté par ces morceaux, à peine accompagnés par la poésie minimaliste de Charles-Eric Charrier. L’essentiel est ailleurs.
Il est dans les silences et l’interprétation sui generis de musiques occidentales, africaines et d’autres encore. Il est dans cette minutie époustouflante qui confère à chaque note, à chaque son, à chaque pulsation et frappement, une dimension exceptionnelle. Une ouverture vers un autre horizon sonore. Une autre vision à même de redéfinir sa relation à la musique, de l’enrichir de manière spectaculaire, mais surtout profondément.
Yan Couton
ViE - Muter/Mute EP (7/04/2020 - autoproduction)
Rabbit : Coréalisé par Laurent Komlanvi Bel avec lequel Charles-Eric Charrier avait sorti l’album Rising fin 2018, Muter/Mute fait la part belle à la guitare acoustique, et même aux duos de guitare, sans pour autant stagner dans la joliesse, loin s’en faut ! Ainsi, (See more) le romantisme folk immaculé et non moins organique du morceau-titre laisse place sur fond de distorsions à la prose sensuelle de Charrier avant de se muer (muter ?) en une transe percussive saturée, tandis que les rêveries d’Assembler, enluminées de nappes ambient, gagnent peu en peu intensité au gré des frappes déstructurées et autres effets hypnotiques, évoquant le Labradford des débuts ou encore The For Carnation. Quant aux méditations scintillantes du sommet Raccompagner Léger, leurs accents de blues africain se font eux-mêmes de plus en plus dronesques, chamaniques et rugueux sous l’impulsion des toms et des renflements électriques, révélant quelques accointances avec l’excellent William Ryan Fritch/Vieo Abiungo, pour le plus grand plaisir des aficionados que nous sommes. Un EP aussi court que vibrant.
POSSIBLEMUSICS
Charles-Eric Charrier aka ViE – Muter / Mute
15 avril 2020 ~ Benoit Richard
Le musicien Charles-Eric Charrier est de retour sous le pseudo ViE avec un EP 3 titres de folk lent et contemplatif, à écouter la tête tournée vers les étoiles.
Depuis la fin de Man (projet fondé avec Rasim Biyikli), Charles-Eric Charrier n’a cessé de multiplier les projets collectifs, poursuivant également une aventure musicale en solo avec à la clé quelques albums très beaux comme Oldman en 2011 encore Petite sœur paru en 2014 chez Gizeh Records.
En 2018, c’est la collection Signature Radio France qui lui ouvrait ses portes avec un album de commande, Rising, composé avec son ami Laurent Komlanvi Bel.
Cette fois, il revient avec un 3 titres dans un registre folk, expérimental et contemporain, entre guitare, bass et percussions, avec des bribes de voix – la sienne – et quelques sonorités électroniques éparses.
Un Ep à la fois doux, chaleureux, boisé, épuré, mystérieux, parfois râpeux ou grinçant, rempli de silences… Trois morceaux bien à l’image de ce que l’on peut retrouver dans la discographie du Nantais… qu’il faut redécouvrir sans tarder.
INDIEPOPROCK
Avec « Muter/Mute », ViE, projet solo de Charles-Eric Charrier poursuit un chemin toujours plus singulier. Impossible de classifier une musique rebelle à tout enfermement. Le dialogue instauré entre le musicien et le co-réalisateur artistique du disque, Laurent Komlanvi Bel, dépasse, et de loin, l’exercice attendu d’une collaboration. Il est davantage question de communion. De connexion spirituelle.
D’une simplicité apparente, ce nouvel EP semble capturer l’essence même de la musique, oscillant entre expérimentation, jazz hors-norme et blues muté. Mais cela ne dit rien réellement du mystère porté par ces morceaux, à peine accompagnés par la poésie minimaliste de Charles-Eric Charrier. L’essentiel est ailleurs.
Il est dans les silences et l’interprétation sui generis de musiques occidentales, africaines et d’autres encore. Il est dans cette minutie époustouflante qui confère à chaque note, à chaque son, à chaque pulsation et frappement, une dimension exceptionnelle. Une ouverture vers un autre horizon sonore. Une autre vision à même de redéfinir sa relation à la musique, de l’enrichir de manière spectaculaire, mais surtout profondément.
Yan Couton
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Type: Album
Source: Bandcamp
Release date: September 21, 2019
présentation du livre musical "L'été" :
Le 21 septembre 2019 est sorti ce recueil de 121 textes poétiques accompagnés d’un lien pour télécharger la partie sonore (6 titres) sur internet, sous plusieurs formats. Chaque livre, numéroté à la main, est personnalisé par un cadavre exquis unique.
https://www.nathaliechampagne.fr/l-ete-charles-eric-charrier
Presse & (See more) radio :
https://liabilitywebzine.com/charles-eric-charrier-lete-2019/
https://www.indiepoprock.fr/OnAAussiEcoute/charles-eric-charrier-lete/
http://jetfm.fr/site/Esperluette-lundi-23-septembre-a.html
https://www.mixcloud.com/BlackSifichi/charles-eric-charrier-interview-conversation-his-life-words-and-music/
Vidéo :
https://www.youtube.com/watch?v=W09Cbi4m6hQ
SI VOUS SOUHAITEZ DES RENSEIGNEMENTS OU BIEN COMMANDER L'OBJET, ÉCRIVEZ MOI ICI :
charles.charrier@free.fr
Le 21 septembre 2019 est sorti ce recueil de 121 textes poétiques accompagnés d’un lien pour télécharger la partie sonore (6 titres) sur internet, sous plusieurs formats. Chaque livre, numéroté à la main, est personnalisé par un cadavre exquis unique.
https://www.nathaliechampagne.fr/l-ete-charles-eric-charrier
Presse & (See more) radio :
https://liabilitywebzine.com/charles-eric-charrier-lete-2019/
https://www.indiepoprock.fr/OnAAussiEcoute/charles-eric-charrier-lete/
http://jetfm.fr/site/Esperluette-lundi-23-septembre-a.html
https://www.mixcloud.com/BlackSifichi/charles-eric-charrier-interview-conversation-his-life-words-and-music/
Vidéo :
https://www.youtube.com/watch?v=W09Cbi4m6hQ
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charles.charrier@free.fr
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Type: Album
Source: Bandcamp
Release date: November 23, 2018
Sortie en version CD sur Radio France : Signature Label
https://www.radiofrance.com/les-editions/disque/rising
PRESSE :
BENZINE
Par Denis Zorgnetti
Un album commandé par Radio France, cela ne se refuse ! Et c’est ce qu’on fait Charles-Eric Charrier & Laurent Komlanvi Bel pour Rising, album qui grave sur disque un instant musical de leur (See more) vie, un moment à la magie fragile.
LBK et Charles-Eric Charrier@Nathalie champagne
Comme souvent avec Charles-Eric Charrier, tout est affaire de rencontres, de mélanges, d’explorations sonores et musicales. Au delà d’une discographie pléthorique et labyrinthique, que ce soit avec son groupe Man (avec Rasim Biyikli), sous le nom d’Oldman, de Charles C. Oldman ou sous son propre nom, le Nantais a toujours su se ménager des moments où il se mettait tout simplement au service d’un autre musicien, produisant ainsi Lecoq, Lokka ou le duo Komlanvi et Lou Veho. Avec Laurent Komlanvi Bel, l’envie a dû naitre là, de partager et faire de la musique ensemble, une symbiose musicale qui trouve un premier aboutissement discographique avec Rising, album commandé par Radio France, avec les moyens techniques qui vont avec, pour sa collection Signature.
Rising
On oubliera rapidement de trouver une case pour ce duo atypique (post-folk ? Musique contemporaine acoustique ?) pour se réjouir, la musique distillée par le duo nantais brille par son accessibilité.
Rising grave un instant, la formule pourrait servir pour chaque disque (si tant est que la durée d’enregistrement ne soit pas trop longue), elle prend tout son sens ici, tant la musique qui émane du duo a la fragilité d’une parenthèse enchantée. A la base, c’est surtout la guitare acoustique de LKB – son chaud du nylon- qui dirige – son chaud du nylon – et qui tisse un lien entre l’artiste et l’auditeur mais par dessus, ces lignes mélodiques viennent se greffer la batterie (également tenue par LKB) et des touches de basse et de piano, jouées par Charles-Eric Charrier, le travail vient se greffer sur la musique du premier, lui apportant ornements supplémentaires, vibrations, relief. Le tout sans ostentation aucune. Dans la simplicité et l’évidence.
Ici, la frontière généralement admise entre instrument mélodique et rythmique perd toute sa pertinence, la basse et la batterie ne sont pas là pour marquer un rythme mais pour apporter leur sensibilité propre à une musique qui n’en manque déjà pas. Les respirations entre deux notes sont parfois aussi importantes que la musique elle même (Get up) ; d’un autre côté, la recherche de fluidité ou la répétition d’une jolie phrase musicale peut aboutir à une sensation de persistance auditive qui conduit à un début de transe (Nord). Le duo s’arrête avant mais on sent particulièrement sur ce morceau, les racines africaines de Laurent Komlanvi Bel. Sur tout le disque et les six titres qui le composent, sur une courte mise en place, la guitare parvient toujours à trouver une mélodie lumineuse, parfois juste esquissée et d’autant plus touchante ; le duo n’aime pas s’attarder, encore moins s’appesantir…Tant mieux, Rising passe comme un mirage, comme une caresse. Avec toujours la possibilité de s’y replonger.
INDIEPOPROCK
Par Yan Kouton
On a aussi écouté Charles-Eric Charrier/ Laurent Komlanvi Bel – Rising
Il faut découvrir « Rising » en faisant abstraction de toute référence, de tous ces liens que l’on peut faire, souvent par facilité. Parfois pour donner des clefs de compréhension et d’écoute. Il faut pourtant accepter ici l’incertitude et le silence. Pour se laisser, tout simplement, transporter par la musique proposée comme une offrande.
Il est question avec « Rising » d’un pur dialogue musical entre deux musiciens d’exception. De la création d’un univers singulier, d’une expression intense poussée dans ses retranchements. Comme si la musique, et ses formes (re)connues ici – de la musique africaine, du jazz au post-punk – était portée aussi loin que possible, là où les frontières se brouillent. Il en reste l’essentiel. C’est-à-dire des émotions et des paysages intérieurs.
Au fond, ce que le duo évoque et convoque c’est la dimension spirituelle de la musique. Presque au-delà des notes et des classifications. Les musiciens sont en terre inconnue et font résonner leurs instruments comme ils feraient vibrer l’espace. Et le temps. Il s’agit moins de performance musicale que de méditation. Moins de la pratique d’un art strictement musical que d’une recherche sublime et direct d’un langage que l’on rêverait unifié, universel.
« Rising » n’est pourtant pas une somme abstraite et lointaine, qui laisserait l’auditeur impressionné sur le bord. La musique créée par Charles–Eric Charrier et Laurent Komlanvi Bel est superbement accessible, simplement belle et fluide. Propice à la contemplation, et qui, pour reprendre les mots de Laurent Komlanvi Bel, conduit « au coeur de l’expression ». Cela tient du « voyage musical », un chemin qui perd peu à peu son identité première pour se rapprocher d’une vérité profonde, au plus près de l’être. Quelle que soit son origine.
Charles-Eric Charrier publie parallèlement à « Rising » un recueil de poésie, aux éditions Bardane. « Grooving » rassemblent des poèmes du musicien, qu’il convient de découvrir comme l’expansion d’un univers foisonnant. Un monde d’une grande cohérence qui ne cesse de s’étendre, de la musique à l’image en passant par la poésie. Et qui s’attache depuis le début – le musicien a brillé au sein de formations signées sur des labels mythiques – à extraire de la musique, de son art en général, un souffle, une respiration vitale.
Une respiration que l’on peut percevoir comme expérimentale. Mais qui s’est faite, au fur et à mesure d’un parcours ressemblant à la découverte de soi, de plus en plus intuitive.
A l’occasion de la sortie de ce recueil, l’artiste nantais a donné un spectacle, pour lequel Laurent Komlanvi Bel est cette fois-ci est réalisateur artistique. Ce dernier est par ailleurs co-compositeur sur le prochain album de Charles-Eric Charrier. A découvrir ci-dessous un avant-goût de ce disque qui s’annonce à nouveau totalement fascinant.
LIABILITY
C
harles-Eric Charrier & Laurent Komlanvi Bel – Rising – 2018
Par Fabien Pondard 3 ans
Artiste : Charles-Eric Charrier & Laurent Komlanvi Bel
Album : Rising
Année de sortie : 2018
Label : Signature Radio France
Tracklist : |01 Rising|02 Nord|03 Irise (Deep End Off)|04 Deux Seul|05 Eclosion|06 Get Up
Note : 8,5
L’amitié qui lie Charles-Eric Charrier et Laurent Komlanvi Bel ne date pas d’hier et elle sonne comme une évidence. Collaborant sur divers projets depuis quelques années, il suffit de les voir jouer ensemble pour comprendre qu’ils se connaissent par cœur, qu’il existe une réelle complicité entre eux et qu’ils se comprennent parfaitement. Alors quand on leur propose une session d’enregistrement à Radio France on comprend aisément que les deux amis n’ont pas eu à réfléchir trop longtemps sur l’opportunité qui leur était offerte. Rising est donc le résultat de cette osmose qui réunit les deux musiciens. Un disque apaisé et sinueux qui est autant un appel à aller vers l’ailleurs qu’une incarnation d’une fusion entre deux être qui, d’horizons différents, parviennent à se rapprocher grâce à une compréhension d’un langage musical commun. Bien que court (un peu moins d’une demie heure) Rising n’en dégage pas moins une sérénité et une force hors du commun. C’est le genre de disque que l’on peut écouter les yeux fermés pour se laisser porter par les circonvolutions des deux musiciens qui, armé de guitares, basses, piano et batterie, délivrent une musique hors cadre, hors de toute temporalité mais avec un sens de l’humain inné et une sensibilité que l’on pourrait presque sentir du bout des doigts si celle-ci pouvait se matérialiser. À défaut, celle-ci s’entend, se répand dans votre cerveau pour vous envelopper avec une forme de bienveillance (concept certes un peu à la mode en ce moment) qui fait énormément de bien. La pochette de l’album illustre d’ailleurs assez bien ce ressenti. On y voit une eau de mer calme, transparente en dessous de laquelle se laisse entrevoir une architecture humaine plus ou moins complexe mais qui se fond dans le décor. Ce que réalisent Charles-Eric Charrier et Laurent Komlanvi Bel tient à cela. Une musique qui ne doit pas se fier aux apparences mais qui a plusieurs lignes de lecture et de compréhension. À nous de les entrevoir, de les assimiler, de les faire siens. Chose qui n’est pas si difficile dans le fonds tant Rising est un appel au corps et à l’esprit qui vient comme une évidence. Pouvait-on en attendre moins de ces deux là quand on connait le parcours de chacun ?
https://www.radiofrance.com/les-editions/disque/rising
PRESSE :
BENZINE
Par Denis Zorgnetti
Un album commandé par Radio France, cela ne se refuse ! Et c’est ce qu’on fait Charles-Eric Charrier & Laurent Komlanvi Bel pour Rising, album qui grave sur disque un instant musical de leur (See more) vie, un moment à la magie fragile.
LBK et Charles-Eric Charrier@Nathalie champagne
Comme souvent avec Charles-Eric Charrier, tout est affaire de rencontres, de mélanges, d’explorations sonores et musicales. Au delà d’une discographie pléthorique et labyrinthique, que ce soit avec son groupe Man (avec Rasim Biyikli), sous le nom d’Oldman, de Charles C. Oldman ou sous son propre nom, le Nantais a toujours su se ménager des moments où il se mettait tout simplement au service d’un autre musicien, produisant ainsi Lecoq, Lokka ou le duo Komlanvi et Lou Veho. Avec Laurent Komlanvi Bel, l’envie a dû naitre là, de partager et faire de la musique ensemble, une symbiose musicale qui trouve un premier aboutissement discographique avec Rising, album commandé par Radio France, avec les moyens techniques qui vont avec, pour sa collection Signature.
Rising
On oubliera rapidement de trouver une case pour ce duo atypique (post-folk ? Musique contemporaine acoustique ?) pour se réjouir, la musique distillée par le duo nantais brille par son accessibilité.
Rising grave un instant, la formule pourrait servir pour chaque disque (si tant est que la durée d’enregistrement ne soit pas trop longue), elle prend tout son sens ici, tant la musique qui émane du duo a la fragilité d’une parenthèse enchantée. A la base, c’est surtout la guitare acoustique de LKB – son chaud du nylon- qui dirige – son chaud du nylon – et qui tisse un lien entre l’artiste et l’auditeur mais par dessus, ces lignes mélodiques viennent se greffer la batterie (également tenue par LKB) et des touches de basse et de piano, jouées par Charles-Eric Charrier, le travail vient se greffer sur la musique du premier, lui apportant ornements supplémentaires, vibrations, relief. Le tout sans ostentation aucune. Dans la simplicité et l’évidence.
Ici, la frontière généralement admise entre instrument mélodique et rythmique perd toute sa pertinence, la basse et la batterie ne sont pas là pour marquer un rythme mais pour apporter leur sensibilité propre à une musique qui n’en manque déjà pas. Les respirations entre deux notes sont parfois aussi importantes que la musique elle même (Get up) ; d’un autre côté, la recherche de fluidité ou la répétition d’une jolie phrase musicale peut aboutir à une sensation de persistance auditive qui conduit à un début de transe (Nord). Le duo s’arrête avant mais on sent particulièrement sur ce morceau, les racines africaines de Laurent Komlanvi Bel. Sur tout le disque et les six titres qui le composent, sur une courte mise en place, la guitare parvient toujours à trouver une mélodie lumineuse, parfois juste esquissée et d’autant plus touchante ; le duo n’aime pas s’attarder, encore moins s’appesantir…Tant mieux, Rising passe comme un mirage, comme une caresse. Avec toujours la possibilité de s’y replonger.
INDIEPOPROCK
Par Yan Kouton
On a aussi écouté Charles-Eric Charrier/ Laurent Komlanvi Bel – Rising
Il faut découvrir « Rising » en faisant abstraction de toute référence, de tous ces liens que l’on peut faire, souvent par facilité. Parfois pour donner des clefs de compréhension et d’écoute. Il faut pourtant accepter ici l’incertitude et le silence. Pour se laisser, tout simplement, transporter par la musique proposée comme une offrande.
Il est question avec « Rising » d’un pur dialogue musical entre deux musiciens d’exception. De la création d’un univers singulier, d’une expression intense poussée dans ses retranchements. Comme si la musique, et ses formes (re)connues ici – de la musique africaine, du jazz au post-punk – était portée aussi loin que possible, là où les frontières se brouillent. Il en reste l’essentiel. C’est-à-dire des émotions et des paysages intérieurs.
Au fond, ce que le duo évoque et convoque c’est la dimension spirituelle de la musique. Presque au-delà des notes et des classifications. Les musiciens sont en terre inconnue et font résonner leurs instruments comme ils feraient vibrer l’espace. Et le temps. Il s’agit moins de performance musicale que de méditation. Moins de la pratique d’un art strictement musical que d’une recherche sublime et direct d’un langage que l’on rêverait unifié, universel.
« Rising » n’est pourtant pas une somme abstraite et lointaine, qui laisserait l’auditeur impressionné sur le bord. La musique créée par Charles–Eric Charrier et Laurent Komlanvi Bel est superbement accessible, simplement belle et fluide. Propice à la contemplation, et qui, pour reprendre les mots de Laurent Komlanvi Bel, conduit « au coeur de l’expression ». Cela tient du « voyage musical », un chemin qui perd peu à peu son identité première pour se rapprocher d’une vérité profonde, au plus près de l’être. Quelle que soit son origine.
Charles-Eric Charrier publie parallèlement à « Rising » un recueil de poésie, aux éditions Bardane. « Grooving » rassemblent des poèmes du musicien, qu’il convient de découvrir comme l’expansion d’un univers foisonnant. Un monde d’une grande cohérence qui ne cesse de s’étendre, de la musique à l’image en passant par la poésie. Et qui s’attache depuis le début – le musicien a brillé au sein de formations signées sur des labels mythiques – à extraire de la musique, de son art en général, un souffle, une respiration vitale.
Une respiration que l’on peut percevoir comme expérimentale. Mais qui s’est faite, au fur et à mesure d’un parcours ressemblant à la découverte de soi, de plus en plus intuitive.
A l’occasion de la sortie de ce recueil, l’artiste nantais a donné un spectacle, pour lequel Laurent Komlanvi Bel est cette fois-ci est réalisateur artistique. Ce dernier est par ailleurs co-compositeur sur le prochain album de Charles-Eric Charrier. A découvrir ci-dessous un avant-goût de ce disque qui s’annonce à nouveau totalement fascinant.
LIABILITY
C
harles-Eric Charrier & Laurent Komlanvi Bel – Rising – 2018
Par Fabien Pondard 3 ans
Artiste : Charles-Eric Charrier & Laurent Komlanvi Bel
Album : Rising
Année de sortie : 2018
Label : Signature Radio France
Tracklist : |01 Rising|02 Nord|03 Irise (Deep End Off)|04 Deux Seul|05 Eclosion|06 Get Up
Note : 8,5
L’amitié qui lie Charles-Eric Charrier et Laurent Komlanvi Bel ne date pas d’hier et elle sonne comme une évidence. Collaborant sur divers projets depuis quelques années, il suffit de les voir jouer ensemble pour comprendre qu’ils se connaissent par cœur, qu’il existe une réelle complicité entre eux et qu’ils se comprennent parfaitement. Alors quand on leur propose une session d’enregistrement à Radio France on comprend aisément que les deux amis n’ont pas eu à réfléchir trop longtemps sur l’opportunité qui leur était offerte. Rising est donc le résultat de cette osmose qui réunit les deux musiciens. Un disque apaisé et sinueux qui est autant un appel à aller vers l’ailleurs qu’une incarnation d’une fusion entre deux être qui, d’horizons différents, parviennent à se rapprocher grâce à une compréhension d’un langage musical commun. Bien que court (un peu moins d’une demie heure) Rising n’en dégage pas moins une sérénité et une force hors du commun. C’est le genre de disque que l’on peut écouter les yeux fermés pour se laisser porter par les circonvolutions des deux musiciens qui, armé de guitares, basses, piano et batterie, délivrent une musique hors cadre, hors de toute temporalité mais avec un sens de l’humain inné et une sensibilité que l’on pourrait presque sentir du bout des doigts si celle-ci pouvait se matérialiser. À défaut, celle-ci s’entend, se répand dans votre cerveau pour vous envelopper avec une forme de bienveillance (concept certes un peu à la mode en ce moment) qui fait énormément de bien. La pochette de l’album illustre d’ailleurs assez bien ce ressenti. On y voit une eau de mer calme, transparente en dessous de laquelle se laisse entrevoir une architecture humaine plus ou moins complexe mais qui se fond dans le décor. Ce que réalisent Charles-Eric Charrier et Laurent Komlanvi Bel tient à cela. Une musique qui ne doit pas se fier aux apparences mais qui a plusieurs lignes de lecture et de compréhension. À nous de les entrevoir, de les assimiler, de les faire siens. Chose qui n’est pas si difficile dans le fonds tant Rising est un appel au corps et à l’esprit qui vient comme une évidence. Pouvait-on en attendre moins de ces deux là quand on connait le parcours de chacun ?
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Type: Album
Source: Bandcamp
Release date: September 1, 2011
CD + BOOK april 2011 Joint Ventures records
"this album is going to be a fixture on many year-end best-of lists"
Alex Gibon - Fluid-Radio -
"ce disque marque une étape dans la carrière d’un musicien précieux"
Benoit Richard - Hop Blog
POPNEWS
Mickaël Choisi - 30 décembre 2011
Charles-Eric Charrier - Oldman
Charles-Eric Charrier continue de m’intriguer. (See more) Bel objet (illustrations superbes dans un livret de beau format, signées de la main de l’artiste), « Oldman » ne dit jamais vraiment sa nature. Le disque semble fuyant, cru, comme une mise à nu des chansons, embryonnaires et en conséquence terriblement charnelles. A l’écoute, on entend tout : les cordes qui frottent, les respirations, les silences et les mots. Simples, froids, au service des morceaux, ne s’imposant jamais avec fracas, mais plutôt avec la rudesse de ce disque qui cache des couleurs sous un vernis que l’on pourrait croire monochrome. Il faut alors accepter de tâtonner, de se laisser guider dans ce dédale dont on ne possède pas de plan, et qui ne propose pour seul guide qu’une lumière ténue . « D’où vient le vent ? » : l’interrogation figure dans la liste des morceaux, et offre finalement un début d’explication, une clé pour appréhender le disque : il faut déployer la voile, écouter ce que charrie le vent et s’y abandonner. Charles-Eric Charrier tient la barre, et il ne nous reste plus qu’à s’ouvrir aux sensations, aux paysages et aux sons qui font le voyage.
LONGUEUR D'ONDES
Charles-Eric Charrier
Charles Eric Charrier“Oldman”
(Joint Venture Records)
Cet objet étrange et envoûtant est né d’une commande, celle du label Joint Venture Records à Charles Eric Charrier, musicien touche-à-tout et prolifique. Seule consigne : faire ce qui lui chante, à condition d’utiliser uniquement son instrument fétiche, la basse, et que l’enregistrement se fasse sur une seule journée, dans son salon. Le résultat est passionnant d’épure et de profondeur. Les doigts rugueux de Charles-Eric frottent les cordes, sa respiration rauque résonne dans le micro. L’auditeur est alors plongé dans l’intimité du musicien, il est comme assis tout près de lui, à quelques centimètres de sa chaise, le nez levé, le souffle retenu. La voix rocailleuse de l’artiste susurre des mots enveloppant tandis que les rythmes montent, à la fois dépouillés et luxuriants. Les influences se mélangent et se font écho : le blues, l’Afrique, le folk. La basse d’Oldman transcende les genres et envoûte.
Aena Léo
"this album is going to be a fixture on many year-end best-of lists"
Alex Gibon - Fluid-Radio -
"ce disque marque une étape dans la carrière d’un musicien précieux"
Benoit Richard - Hop Blog
POPNEWS
Mickaël Choisi - 30 décembre 2011
Charles-Eric Charrier - Oldman
Charles-Eric Charrier continue de m’intriguer. (See more) Bel objet (illustrations superbes dans un livret de beau format, signées de la main de l’artiste), « Oldman » ne dit jamais vraiment sa nature. Le disque semble fuyant, cru, comme une mise à nu des chansons, embryonnaires et en conséquence terriblement charnelles. A l’écoute, on entend tout : les cordes qui frottent, les respirations, les silences et les mots. Simples, froids, au service des morceaux, ne s’imposant jamais avec fracas, mais plutôt avec la rudesse de ce disque qui cache des couleurs sous un vernis que l’on pourrait croire monochrome. Il faut alors accepter de tâtonner, de se laisser guider dans ce dédale dont on ne possède pas de plan, et qui ne propose pour seul guide qu’une lumière ténue . « D’où vient le vent ? » : l’interrogation figure dans la liste des morceaux, et offre finalement un début d’explication, une clé pour appréhender le disque : il faut déployer la voile, écouter ce que charrie le vent et s’y abandonner. Charles-Eric Charrier tient la barre, et il ne nous reste plus qu’à s’ouvrir aux sensations, aux paysages et aux sons qui font le voyage.
LONGUEUR D'ONDES
Charles-Eric Charrier
Charles Eric Charrier“Oldman”
(Joint Venture Records)
Cet objet étrange et envoûtant est né d’une commande, celle du label Joint Venture Records à Charles Eric Charrier, musicien touche-à-tout et prolifique. Seule consigne : faire ce qui lui chante, à condition d’utiliser uniquement son instrument fétiche, la basse, et que l’enregistrement se fasse sur une seule journée, dans son salon. Le résultat est passionnant d’épure et de profondeur. Les doigts rugueux de Charles-Eric frottent les cordes, sa respiration rauque résonne dans le micro. L’auditeur est alors plongé dans l’intimité du musicien, il est comme assis tout près de lui, à quelques centimètres de sa chaise, le nez levé, le souffle retenu. La voix rocailleuse de l’artiste susurre des mots enveloppant tandis que les rythmes montent, à la fois dépouillés et luxuriants. Les influences se mélangent et se font écho : le blues, l’Afrique, le folk. La basse d’Oldman transcende les genres et envoûte.
Aena Léo
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